Comment la communauté juive de Saint-Maur-La Varenne a-t-elle été créée ?

Tous les amis qui ont l'occasion de séjourner dans la communauté juive de Saint-Maur-La Varenne pour y célébrer une fête ou une cérémonie repartent souvent avec un sentiment de bien-être.

Si une telle impression est ressentie, c'est probablement le fait que cette communauté a été fondée, dans les années vingt, par quelques hommes dont le vœu était de créer un lieu de vie agréable ou l'on puisse aussi pratiquer la religion juive.

Dans le développement de cette communauté, nous retiendrons trois périodes très importantes 1926, 1933-1935 et 1955-1962. 

Nous consacrerons également un passage durant lequel le ciel s'est assombrit et a laissé en ce lieu une douloureuse " blessure " que nous ne pourrons pas oublier, 1940- 1944.

Avant d'en développer les différentes évolutions, il est important de rappeler que la communauté de Saint-Maur- La Varenne est une prolongation d'une communauté plus ancienne créée dans le quartier du Marais à Paris.

En effet, de nombreux juifs ashkénazes arrivent en France entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle pour trouver une terre d'asile à l'abri des pogroms et des vagues d'antisémitismes d'Europe centrale. 
Ces familles se fixent le plus souvent dans les quartiers du 4 ème, du 11 ème ou du 20ème arrondissement de la capitale.

Le plus connu d'entre tous, est certainement le 4 ème que l'on nomme encore le " Pletzl " 1.
Dans ce quartier la vie juive s'organise avec ses nouveaux émigrants venus parfois rejoindre un parent ou un ami qui a quitté la Pologne ou la Russie quelques années plus tôt.

Ils sont tailleurs -apiéceurs, modestes fourreurs ou casquettiers, des métiers qu'ils peuvent exercer dans les modestes logements qu'ils habitent et qu'ils transforment le jour en lieu de travail.

D'autres vivent de la vente de vêtements usagés ou de meubles d'occasions revendus sur les marchés de Saint-Ouen ou de Montreuil.

Toutes ces personnes dont la vie est totalement nouvelle n'oublient pas ce qu'elles ont en commun et qu'elles tiennent de leurs parents :
La pratique du judaïsme et de ses traditions.

 

 

 

Quelques commerces d'alimentation " Kasher " se créent, des cafés ou l'on parle de la " Palestine " si lointaine, et au beau milieu de ce quartier : 
dominante, solennelle et impressionnante… 
la synagogue de la rue Pavée (voir photo).
Ce magnifique édifice situé dans une rue très étroite perpendiculaire à la rue des rosiers , proche de la rue Ferdinand Duval et de la rue des écouffes, est un lieu ou chacun est ravi d'assister à la Brith- milah (2) de Moïchélé, à la Bar-mitsva (3) de Schloïmé ou bien au mariage de Rivkallé avec Yaakov.

Les jours de fêtes, les familles sont heureuses de se retrouver entre amis d'un même village pour parler en yiddish des enfants, du travail souvent pénible ou d'un membre de la famille restée en Pologne. Pour la plupart d'entre eux, la vie est bien difficile.
Les vacances ou les colonies pour enfants et les loisirs n'existent pas ou très peu.
Souvent, les plus jeunes enfants pas encore scolarisés sont confiés à des nourrices en banlieue.
Certains parents prennent quelques rares jours de détente à Brunoy, aux sept Iles, à Villeparisis, à Gargan ou à La Varenne, banlieues aux alentours de Paris.

C'est probablement le petit train à impériale qui part de la Bastille et qui rapproche Paris de Saint-Maur-La Varenne qui fait découvrir ce lieu verdoyant situé au bord de la Marne et qui favorise la venue et l'installation des premiers de nos coreligionnaires.